« Je voulais provoquer un hiatus entre l’imagerie du marché de Noël, où était installée la borne et l’intérieur de celle-ci (au sol, le mot seul était écrit avec une accumulation de confettis) ». Les enjeux de cette installation sont soulignés par le texte de Jacques Py dans le petit cahier n° 11 du centre d’art de l’Yonne à propos de l’exposition nousautre en 2005 : « Nous sommes un autre », le sous-titre de cette exposition éclaire les jeux permanents que Dominique Lacoudre pratique dans son œuvre entre le singulier et le pluriel, l’individu et la foule, le pavillon et le lotissement, l’espace privé et public… Pour marquer une distance face à la gravité de ses engagements, l’artiste a recourt à la légèreté des objets ou des matières, du dessin et des supports et là aussi, l’oxymore, cette figure de rhétorique qui consiste à rapprocher les contraires, est souvent mis à contribution. Ainsi les confettis en sont l’illustration même lorsque l’artiste les utilise pour inscrire au sol le mot « Seul », la quantité révèle l’unité et nous montre en exergue l’ultime cri de l’individu absorbé et nié par la foule.