Entre peintures et sculptures, les pièces que je réalise se construisent en étroite relation avec le lieu qui les accueille. La couleur s’y déploie par le biais de dispositifs simples et répétitifs. Des structures de jeux se forment, des formes s’organisent, des rapports d’échelles se tissent, des matériaux s’assemblent, des couleurs s’échelonnent, …
Parallèlement aux surfaces vitrées, des panneaux à claire-voie sont disposés dans La Borne à intervalle régulier. Monté plan par plan la pièce entière s’échafaude, suggérant à la fois le stock comme contenant (rayonnage potentiel comme capacité de stockage) et comme contenu (châssis, peintures) où l’entrepôt et l’entreposé ne font qu’un. Dans la profondeur des points de vu, la superposition des châssis compose une partition qui fragmente l’espace tout en formant simultanément un volume, une structure « qui fait bloc ». Si comme dans la borne, on ne peut pas rentrer physiquement dans la pièce, notre regard s’y faufile, tente de s’y frayer un chemin.
Si la structure parait bien établie, elle reste ouverte et la cadence saccadée des couleurs mouvante. Au fur et à mesure des déplacements, les points de vues se multiplient comme autant de versions de variantes rythmiques possibles.