Le projet de l’exposition date d’avant la pandémie. Depuis, il se fait attendre au rythme des reports pour les raisons que l’on connaît. Dans cette durée le projet évolue. Les principes imaginés au départ se transforment. Certains s’émoussent et s’oublient alors que d’autres persistent : les plus aigus comme celui qui donne lieu d’être au titre Duplex Peinture (dérivé du terme duplex printing qui se traduit par impression recto verso).
L’enjeu est de mettre au point un dispositif qui permette de voir les tableaux et la peinture sous de multiples angles. Il s’agit de ne pas seulement envisager le tableau de manière frontale, mais aussi par le biais de ses tranches, de ses bords, de son verso. Cette ouverture de point de vue à porter sur la peinture invite à s’en saisir dans un sens plus large, augmenté.
Duplex peinture est aussi le titre de la pièce placé au centre de l’espace. Elle se compose d’une structure-portique à trois ailes autour de laquelle gravite et s’agrippe un panaché de pièces au traitement pictural varié. Cet ensemble opère simultanément une concentration et un éclatement du regard, invitant à des allers-retours entre les différents composants, de rebond en rebond entre les couleurs, les formes et les matières.
Cartouche est une suite de peintures sur tissu quadrillé où se déploie de format en format la gradation d’une couleur sourde par saturation de la surface du tissu. Elle campe dans le chœur au pied de la peinture murale comme une légende en bas de page, une mire d’impression à la marge ou bien à un phylactère au caractère abstrait.