Florian Viel
« Bom Futuro » - Bon Futur, 2021 - Installation
J’aime décrire mon travail comme confrontant une vision occidentale au monde tropical. Or, il se trouve que nombre de pays tropicaux, dans leur course effrénée au développement, due en partie à la mondialisation, adoptent des comportements sur lesquels, nous-mêmes pays occidentaux, soit disant bien-pensants, sommes en train de revenir. Nous essayons à nouveau d’analyser les traditions ancestrales de gestion du biotope dans un espoir de retour aux sources et de préservation de l’environnement, si nécessaire à la poursuite de la vie, et que nous avons commencé sérieusement à détruire. Ainsi, alors que des zones naturelles protégées étaient créées dans les années 80 dans la forêt amazonienne brésilienne, leurs surfaces s’amenuisent dangereusement à cause de la déforestation inconsciente, conduite par des gouvernements sans scrupule.
Une zone en particulier m’intéresse pour l’ironie de sa disparition progressive. Elle se nomme « Bom Futuro » - Bel Avenir. Là où on espérait, en 1988, préserver 280 000 hectares, parmi un plan de protection de 25% de la forêt amazonienne, il ne reste plus qu’1/4 de cette surface recouverte de végétation 30 ans plus tard. La forêt a laissé place à de la terre où paissent des concentrations de bétail, où naît Rio Pardo, la ville de la Rivière Noire.
L’exposition propose donc de prendre conscience des urgences écologiques en créant un diorama dystopique et pourtant bien tiré de la réalité d’un endroit du monde. Des images de forêt au mur, de la terre rouge au sol, des détritus qui s’amoncellent, un paysage de désolation, et un message lumineux vacillant, suspendu au-dessus annonçant « Bom Futuro » - Bon Futur !