Le Naufrage, 2020 - Enduit, fibre de verre, plâtre, peinture, charbon animal
Vénus, 2020, plâtre, enduits, fibre de verre, fibre végétal, acier, dorure
Une coquille Saint-Jacques géante gît au sol, non loin de là, trois corps fusionnent pour ne former plus qu’un. Cette composition s’inspire de la célèbre peinture : La Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli.
Dans l’œuvre du peintre, l’artiste choisit d’aplatir l’arrière du coquillage à l’endroit même où Vénus y repose. La sculpture de la conque, isolée de son contexte, est représentée déformée telle qu’elle est sur la toile. L’absence de la déesse met en lumière la coquille qui lui sert de support. L’objet, abandonné de toute vie, semble échoué et dépigmenté par le temps.
À quelques pas, des corps enlacés se tournent vers eux-mêmes et semblent fuir leurs environnements dans une quête introspective. L’absence de têtes transforme les personnages en un réceptacle d’où jaillit une lueur. Les textures qui apparaissent sur la forme lui donnent un aspect organique, rappelant le crabe ou le coquillage. La silhouette nous renvoie également aux mannequins de vitrines : des corps immobiles et fantomatiques qui s’effacent et ne laissent place qu’à leurs courbes.
Ces deux compositions forment un récit onirique, on assiste à la métamorphose d’un corps qui transcende son humanité. Cette figure polymorphique semble devenir elle-même coquillage et faire écho au berceau originel de Vénus. Ainsi, la beauté ne se trouve plus incarnée par un corps, mais au travers du geste qui en abolit les frontières.