Au sol :
Homoncules 2017-2019 - Série de céramiques, couvertures de déménagements, dimensions diverses
Au mur de gauche à droite :
Bouhou, 2019 - Gesso et terre sur kraft, 225 x 120 cm
Tambouille, 2019 - Gesso et terre sur kraft, 225 x 199 cm
Snif snouf, 2019 - Céramique, 9 x 36 x 50 cm
Alchimie molle
Il existe dans la discipline alchimique ce qu’on appelle le grand œuvre, ou œuvre au noir : la création de la pierre philosophale, considérée comme l’accomplissement d’une vie. Ce principe déterministe et quelque peu romantique se retrouve par analogie dans la mythologie d’un idéal de la création artistique. Dans la série ici exposée, Antoine Medes présente un corpus de pièces qui aiment se loger quelque part entre la figuration et l’abstraction. Dans cet entre-deux, qui rappelle l’image d’Épinal, on soupçonne toujours une présence, on sait qu’elle est là, encore faut-il être capable de trouver l’identité précise de cet être à peine dissimulé. Un visage se fait de peu de signes et une sculpture propose facilement un corps ; c’est avec ce postulat qu’il s’agit de jouer, en le bousculant dans une direction grotesque, mais attendrissante.
Se jouant ainsi du principe de l’échec, Antoine Medes se figure lui-même en alchimiste raté et pleutre, qui préférerait vivre entouré de ses homoncules à moitié terminés, un peu pathétiques et à l’identité floue, que de se lancer dans la quête traditionnelle de l’idéal que l’on prête à sa profession. Il revendique ainsi une forme de transgression par l’humour et l’indifférence, à l’encontre du canon d’une création artistique réservée aux experts et non aux expérimentateurs, et dans lequel produire des œuvres serait la recherche d’un chemin préétabli plutôt que l’établissement de routes nouvelles.
La chapelle, espace d’art contemporain, rue de Senives à Pithiviers, présente l’exposition Pfefferminz de Laurent Dufour du 30/03/19 au 27/04/19.