Musique, 2012
Les pièces de cette série sont de petites sculptures en cire ou silicone, mes mains et mes bras. Elles ont un caractère atypique dans mon travail car il s’agit de sculpture avec un vrai travail de la forme et de la contre forme, opérant par moule en alginate et coulage d’une matière fondu (cire ou silicone). Elles débordent le champ dans lequel j’opère, débordant d’un territoire jusqu’ alors démarqué.
Ces pièces, je les réalise avec parcimonie, étalée dans le temps, à l’occasion, mais j’y prends un malin plaisir à faire de la sculpture, comme un apprenti sorcier qui jouerait avec la matière. J’aime l’idée de l’empreinte et de la trace. La trace comme prise en charge d’un débordement territorial, comme surprise, comme imprévu, comme errance.
Ces pièces font rhizome dans mon travail et apporte une surface nouvelle, un territoire nouvellement explorable, celui du matériau tendre, la cire et le silicone. Celui de la ressemblance par contact, le moule. L’idée première est l’utilisation de mon propre corps comme boite à outil, plonger sa main ou son bras dans un bain d’alginate et couler de la cire dans le moule est une sensation et une idée qui me plait, cela me permet de créer une nouvelle surface à mon travail. Ces pièces forment une excroissance au lieu de me ramener à un principe méthodologique. Ces pièces qui forment la série que je nomme mains et bras sont un plissement, un Deleuze dira de la différence qu’elle se fait.
Au mur des photographies de la série Double Name, il s’agit de photographies qui réunissant deux personnes un artiste et un musicien, leur seul point commun étant leur prénom. Ce qui permet des rapprochement inattendu comme celui de Kurt Cobain et Kurt Schwitters, John Heartfield et John Lennon, Keith Richard et Keith Haring ou encore David Bowie et David Hockney. Ces deux types de pièces différentes l’unes de l’autre montrent une fois de plus l’intérêt que je porte aux relations possibles entre culture savante et culture populaire.